le rouge et le noir

L'auteur

Né à Grenoble en 1783 d'un père magistrat, Henri Beyle a une enfance morose.Il entre dans l'armée en 1800, et découvre ainsi l'Italie qui l'émerveille .La chute de l'Empire met fin à sa carrière militaire,il part pour Milan où il séjourne de 1814 à 1821. Il publie ses premiers essais, Lettres surHaydn, Mozart et Métastase en 1814, Histoire de la peinture en Italie en 1817, et, la même année, Rome, Naples et Florence, qui paraît sous le pseudonyme de Stendhal.

A son retour en France, il se fixe à Paris jusqu'à 1830. Il fréquente alors les salons et publie en 1822 De l'amour, puis Racine et Shakespeare (1823-1825). En 1827 paraît son premier roman, Armance, qui passe inaperçu. Trois ans plus tard, il publie Le Rouge et le Noir, qui déconcerte et ne remporte aucun succès.
Sous la monarchie de Juillet, il est nommé consul de France à Trieste, mais est une nouvelle fois soupçonné par les autorités, et doit prendre poste à Civita Vecchia. Il commence à écrire Lucien Leuwen, roman qui restera inachevé. Il retourne à Paris où il séjourne de 1836 à 1839, et publie les Mémoires d'un touriste, les Chroniques italiennes, puis La Chartreuse de Parme.
Ce dernier roman obtient un grand succès d'estime, auprès de Balzac en particulier. Après un dernier séjour en Italie en 1839, où il commence à mettre en œuvre son roman Lamiel, il meurt à Paris d'une apoplexie en 1842. De nombreuses œuvres seront publiées de façon posthume.









L'histoireLe Rouge et le Noir de Stendhal est l’histoire de Julien Sorel, jeune homme pauvre mais doté d’une intelligence profonde, et surtout, d’une grande ambition. Verrières est une petite ville de Franche-Comté, et que son maire, M. de Rênal jouit, grâce à sa fortune, du respect de tous. Son épouse est une belle femme de trente ans, timide, mais vouée à l’amour de ses enfants. M. Valenod, le directeur du dépôt de mendicité, est le grand rival du maire. Aussi ce dernier décide, pour l ‘impressionner, d’engager un précepteur. C’est alors que Julien Sorel, jeune homme pauvre et rejeté par son père, apparaît, en acceptant le poste que lui offre M. de Rênal. Peu à peu, le jeune précepteur et Louise de Rênal deviennent des amis ; et Julien, par défi, décide de la séduire : « Mais Julien pensa qu’il était de son devoir d’obtenir que l’on ne retirât pas cette main quand il la touchait. » Et, en effet, il l’obtint un soir, dans le jardin. Mais le retour de M. de Rênal sème le trouble. Julien prend un congé et décide de rendre visite à son ami Fouqué puis à son protecteur, le curé Chélan. A son retour, Julien devient l’amant de Mme de Rênal, et son caractère orgueilleux et possessif, cède, peu à peu, la place à ce simple sentiment qu’est le bonheur d’aimer. C’est alors que le Roi (dont on ignore le nom) vient visiter Verrières ; Julien défile devant toute la population, en tant que membre de la garde d’honneur. Mais cet événement suscite bien des jalousies auprès du peuple . La rumeur générale accrédite la liaison de Julien et de Mme de Rênal. . Son mari, reçoit une lettre anonyme qui accuse sa femme d’adultère. Heureusement celle-ci, parvient à le convaincre que c’est une mauvaise blague de M. de Valenod. Julien est contraint, pour faire taire la rumeur, de quitter Vergy. Il s’installe alors à Verrières, et se rapproche de M. Valenod. Mais lui, qui « était à la mode », est de nouveau contraint de fuir.
Il part pour le séminaire de Besançon. Il s’évanouit lors de son entretient avec l’Abbé Pirard, le supérieur, auquel il a été recommandé par l’Abbé Chélan. L’Abbé propose au Marquis de La Mole de le prendre comme secrétaire. Julien quitte donc le séminaire, fait une dernière visite nocturne à Louise de Rênal et part pour Paris . Julien prend ses fonctions dans la bibliothèque..et après plusieurs mois de travail, gagne la confiance du marquis.
Mathilde de La Mole, la fille du marquis, observe les progrès de Julien et le prie d’assister à un bal. Ils se rencontrent de nouveau dans la bibliothèque de l’hôtel, et Julien se demande si elle l’aime, alors que Mathilde comprend qu’elle est tombée amoureuse de lui. Le marquis de la Mole confie une mission secrète à Julien. Il rencontre également le prince russe Korasoff qui lui conseille de rendre jalouse Mathilde pour mieux la reconquérir.
De retour à Paris, Julien met à l’essai cette stratégie. Il courtise Mme de Fervaques, amie de la mère de Mathilde, et lui envoie des lettres d’amour. Mathilde ne résiste pas, et Julien redevient son amant. Elle est maintenant soumise et annonce à son père qu’elle est enceinte. Devant les projets de sa fille, le marquis se résout à anoblir Julien, qui est au comble de la joie.
Mais, sur l’ordre de son confesseur, Mme de Rênal écrit une lettre au père de Mathilde, où elle dénonce l’immoralité de Julien. Ce dernier part aussitôt pour Verrières et tire sur son ancienne maîtresse pendant la messe. Emprisonné, Julien apprend que Mme de Rênal a survécu. Il reçoit des visites de ses amis et redevient amoureux de Louise de Rênal. Mathilde le retrouve et tente d’obtenir son acquittement, mais en vain ; il est condamné à mort. Mme de Rênal lui rend visite, puis son père. Julien se résout à la mort. Follement jalouse, Mathilde ensevelit la tête de Julien alors que Mme de Rênal meurt d’amour, trois jours après l’exécution.

Julien Sorel

Julien Sorel semble un personnage présentant les qualités d'un héros,

A. Un personnage supérieurement intelligent, instruit, raffiné.
B. Un héros romantique, qui ne supporte pas la médiocrité, naturellement généreux et sensible.
C. Un idéal politique. Il est le type romanesque du plébéien révolté, fidèle à la philosophie des lumières. Ses qualités pourront elles se concrétiser dans le monde auquel va être confronté Julien?

La dégradation morale du personnage au contact du monde et de la société.

A. Julien est une victime de l'époque à laquelle il vit et de l'effet pervers du mythe napoléonien.(Il entreprend de rejouer les campagnes militaires dans la vie ,sur le plan moral).
Un personnage problématique et ambigu. Il est à la fois une âme noble et fière et un être animé d'une "noire" ambition. L'ambiguïté prend de plus en plus d'importance.
B. Loin d'être désintéressé, il est égoïste: il utilise des femmes pour réussir. Il le fait avec cynisme avec Mathilde.
C. La société le contraint à l'hypocrisie, il est obligé de renoncer à ses talents au séminaire, à ses idées politiques à l'hôtel de la mole.
Son idéal politique est récupéré à des fin de réussite sociale (c'est pour cette raison que Mathilde est séduite). Or ces renoncement ne lui apporte que l'illusion de la réussite sociale.
Un personnage voué à l'échec .
A. La logique du genre exige un retour à l'ordre des personnages. Ce personnage marginal est condamné par une société qu'il réprouve. Le roman d'apprentissage met en scène des passions et les élimine avec cruauté. La société est le destin tragique de Julien.
B. Il se trouve racheté par le narrateur à la fin du roman alors qu'il est au ban de la société. Il trouve le bonheur en prison au côté de Mme de Rênal. La refus des valeurs établies lui fait retrouver une conduite sublime, la mort fait de lui un héros légendaire.
Le roman d'apprentissage ne peut produire que des antihéros car sa finalité est la réussite sociale. Ainsi l'éducation sentimentale du jeune homme lui apprend à renoncer aux sentiments : c'est un paradoxe tragique.